Cinq choses à considérer avant de donner une liseuse pour Noël

16 décembre 2011 à 13:33

Avec leurs nouveaux prix abordables, et avec la démocratisation des livres électroniques, les liseuses trônent au sommet des listes de cadeaux cette année. Est-ce qu’une liseuse est un bon cadeau à donner? Il n’y a malheureusement pas de réponse unique, et cela dépend notamment de la personne qui va la recevoir. Voici quand même cinq choses à considérer avant d’en offrir une pour Noël.

1 – Une liseuse est un bon appareil électronique
Une liseuse permet de lire des livres aussi bien que s’ils étaient en format papier. Leur autonomie est excellente, souvent jusqu’à un mois, et elles permettent de trimballer avec soi des milliers de livres (même si des dizaines seraient bien assez!). La possibilité d’agrandir les lettres est également un superbe avantage pour ceux dont les yeux ne sont plus ce qu’ils étaient.

Lire un livre électronique est également beaucoup plus agréable sur un lecteur de livres électroniques que sur une tablette, où l’écran lumineux fatigue les yeux, et où le poids de l’appareil peut devenir embêtant.

2 – La sélection d’ouvrages francophones laisse à désirer
Que vous achetiez vos livres électroniques par iBooks, La Hutte, Jelis.ca, Google Books, Kobo Books, la sélection de livres francophones laisse à désirer.

Entendons-nous, l’offre est vraiment meilleure qu’il n’y a pas si longtemps (et elle ne peut aller qu’en s’améliorant), mais il n’y a pas tout ce que l’on recherche (l’auteur de Millenium Stieg Larsson, par exemple, n’est pas disponible en français), surtout si on utilise une seule boutique pour magasiner ses bouquins.

Si la personne à qui vous donnez une liseuse ne lit qu’en français, elle pourra donc s’acheter quelques livres électroniques, mais elle devra aussi continuer de visiter sa librairie du coin (ce qui n’est ceci dit pas un problème non plus).

Mise à jour: Notons toutefois que la situation s’améliore. Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a par exemple annoncé le 19 décembre le début d’un projet pilote pour louer des livres francophones d’auteurs comme Dany Laferrière, Chrystine Brouillet, Gil Courtemanche, Perrine Leblanc, Yann Martel, Anne Hébert, Patrick Senécal, Rawi Hage, Jocelyne Saucier et Nicolas Dickner. 3000 ouvrages seulement sont disponibles pour l’instant, mais l’ouverture de l’institution vers le livre électronique marque définitivement un pas dans la bonne direction.

Voici un tutoriel pour emprunter un livre québécois gratuit avec une liseuse.

3 – Les liseuses sont simples, mais…
Les liseuses sont généralement assez simples à utiliser, mais elles le sont généralement moins lorsque l’on sort de leur environnement délimité par le manufacturier. Acheter des livres sur Kobobooks et les lire sur sa Kobo WiFi est par exemple facile, mais les acheter sur jelis.ca et les transférer par la suite sur sa liseuse Kobo l’est beaucoup moins.

Les boutiques intégrées aux liseuses sont aussi généralement peu efficaces, et mieux vaut gérer ses achats à l’aide d’un ordinateur.

4 – Les livres électroniques sont moins chers, mais pas tant que ça
Les livres électroniques sont moins chers que leur équivalent papier. Dans certains cas, la différence est énorme (les ouvrages universitaires sont un exemple), mais dans d’autres, la différence est minime. Généralement, on peut toutefois s’attendre à économiser de 20 à 30% sur le prix d’achat (si on achète ses livres neufs, et non usagés, évidemment).

S’acheter un lecteur de livres électroniques pour soi n’est donc pas toujours une bonne façon d’économiser. Mais pour un cadeau, le calcul n’est évidemment pas le même.

5 – Toutes les liseuses ne se valent pas
Au Canada, les liseuses de deux compagnies se démarquent pour l’instant sur le marché. Celles de Kobo (La Kobo Wi-Fi à 109,99$ et surtout la Kobo Touch à 139,99$), et la Reader Wi-Fi de Sony (169,99$, mais parfois moins).

La Kindle Wi-Fi à 109$ d’Amazon est un choix qui aurait pu être intéressant, mais celle-ci est incompatible avec le populaire format de livres électroniques ePub. Plusieurs livres électroniques francophones (ceux de Matthieu Simard, par exemple) sont toutefois offerts dans ce format, ce qui rend la liseuse d’Amazon problématique au Québec.

Notons finalement que certaines boutiques offres des liseuses numériques génériques encore plus abordables. Je ne les ai pas toutes essayées, il peut donc y avoir de petits bijoux cachés, mais généralement, celles-ci sont moins performantes, et prennent par exemple longtemps avant de tourner une page.