MoneyCell: le micropaiement NFC par téléphone à la québécoise

8 juin 2011 à 12:20

MoneyCell a dévoilé hier à Montréal les résultats d’un essai sur le terrain de son nouveau service de paiement par téléphones cellulaires via la technologie de communication en champ proche (NFC). Des résultats encourageants de la part pour ce service qui devrait faire de plus en plus parler de lui au cours des prochains mois.

Le service MoneyCell permet de payer directement avec son téléphone cellulaire dans les commerces équipés d’un terminal MoneyCell. Pour effectuer une transaction, l’utilisateur doit passer son téléphone équipé d’une puce NFC devant un récepteur compatible, et entrer un NIP lorsqu’une transaction dépasse 15$.

«MoneyCell se veut pour l’instant principalement un service de micropaiements», explique Pierre Lopez, vice-président aux opérations chez DH International, la compagnie derrière MoneyCell. La possibilité de ne pas entrer de NIP pour les petites transactions permet d’accélérer la transaction, et constitue l’un des gros avantages de l’utilisation de MoneyCell par rapport à l’argent, aux cartes de débit et à certains services de ses concurrents.

Après quelques transactions sans NIP successives, MoneyCell pourra toutefois exiger un paiement par NIP afin de prévenir la fraude.

Notons que si MoneyCell espère éventuellement pouvoir utiliser les puces NFC embarquées dans les téléphones intelligents qui s’en viennent sur le marché, celle-ci offre en attendant un autocollant gratuit à ses utilisateurs, qu’il est possible d’apposer derrière son téléphone pour le rendre compatible avec le service.

Considérant la façon dont le service a été implanté pour l’instant, il est en fait même possible de coller sa puce NFC MoneyCell sur n’importe quel appareil, comme un baladeur MP3, un porte-clé et un téléphone régulier. D’ailleurs, l’application mobile MoneyCell, qui peut être utilisée notamment pour transférer de l’argent et pour avoir accès à son historique, n’est pas requise pour effectuer les paiements.

En plus du paiement par téléphone, MoneyCell offre quelques services complémentaires, comme la possibilité d’utiliser coupons-rabais, d’utiliser le service comme une carte de fidélisation et de transférer de l’argent entre utilisateurs.

Selon Pierre Lopez, ce sont ces services complémentaires qui devraient idéalement assurer le financement de MoneyCell, ce qui pourrait éventuellement lui permettre d’offrir des frais de transaction minimaux, voire inexistants.

Projet pilote à l’ETS

Le projet pilote de MoneyCell qui s’est déroulé cet hiver à l’ETS à Montréal a été un vrai succès, selon la compagnie. Le taux d’adoption du service aurait en effet atteint les 7%, même si les commerçants ont commencé à permettre les paiements uniquement vers la mi-session cette année. «Avec la session d’été qui commence, nous approchons maintenant les 9%», ajoute Pierre Lopez.

En tout, 3500 transactions auraient été faites par MoneyCell, dont 2500 via NFC, pour un total d’environ 50 000$ transigés. La transaction moyenne effectuée était d’un peu moins de 6$, ce qui est plutôt normal considérant la nature des commerçants offrant le service (cafétéria, bar de l’école, restaurants des environs, cafés, etc.).

Pour la suite de son développement, Money Cell tentera de s’inviter dans d’autres établissements postsecondaires, comme les cégeps et les universités.

«Au lieu de lancer MoneyCell partout en même temps, on préfère y aller par étape, en commençant dans des marchés plus spécifiques», explique Pierre Lopez.

Pour ce dernier, les campus postsecondaires représentent une excellente porte d’entrée, puisque la clientèle étudiante correspond à leur clientèle visée (technophile, entre 18 – 30 ans) et qu’il est facile de s’étendre dans les environs d’une école une fois que le service est bien implanté à l’intérieur.

Un concurrent de taille: Google Wallet

Malheureusement pour DH International, son service aura un concurrent de taille au cours des prochains mois.

En effet, Google a annoncé il y a deux semaines son service Google Wallet, qui permet également d’effectuer des transactions avec son téléphone cellulaire.

Il existe bien des différences entre les deux offres (le service de Google ne fonctionne pas lorsque la pile de son téléphone est vide, celui-ci est compatible seulement avec certains téléphones spécifiques, son compte doit être associé à une carte de crédit, etc.), mais dans tous les cas, il faudra attendre encore quelques mois pour voir comment les deux offres vont évoluer pour pouvoir véritablement les comparer.

Pour l’instant, il appert toutefois que Google Wallet sera plus un service visant à remplacer les cartes de toutes sortes, dont les cartes de crédit (pas les comptes, mais bien les cartes en tant que telles), alors que MoneyCell «remplacera» plutôt l’argent comptant et les petits paiements par cartes de débit, grâce aux avantages reliés au micropaiement, comme les frais de transaction peu élevés.

Il pourrait être sage pour la compagnie de bien se positionner de cette façon, et de montrer que tous ces services sont en fait complémentaires, car les utilisateurs auront probablement le réflexe de plutôt les considérer comme des concurrents directs.

(Billet publié sur BRANCHEZ-VOUS!)

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