Cinq réflexions sur la BlackBerry PlayBook

18 avril 2011 à 11:54

La tablette professionnelle de Research in Motion sort demain dans à peu près toutes les boutiques offrant un peu de produits électroniques, de Future Shop à Bureau en gros, en passant par Sears. Cinq réflexions sur cette tablette (prématurément?) malmenée par certains médias.

1 – Plusieurs critiques publiées jusqu’ici ne valent pas un clou (ou presque)
J’aime bien Engadget. Généralement. Je ne peux m’empêcher par contre de soulever à quel point le populaire blogue techno américain s’est planté dans sa critique de la BlackBerry PlayBook.

La critique soulève certains points intéressants (par rapport aux faiblesses du clavier, par exemple), mais il suffit de lire la conclusion pour comprendre pourquoi celle-ci est tout simplement inutile (traduction libre) :

Écrire cette critique était un peu comme essayer de toucher une cible en mouvement, à cause des nombreuses mises à jour logicielles qui étaient publiées régulièrement. La PlayBook d’aujourd’hui est considérablement meilleure que celle d’hier, qui était aussi meilleure que celle d’avant-hier.

(…) Ce qui veut dire que nous ne sommes pas entièrement certains de ce qu’aura l’air la PlayBook lorsqu’elle sera mise en vente la semaine prochaine. Nous pensions avoir un logiciel final dimanche, mais il y a eu une autre mise à jour par la suite…

Je ne veux pas faire la morale à personne, mais quand un produit n’est pas finalisé, mieux vaut ne pas en faire la critique tout de suite. Ou, du mois, il faut faire un autre genre de critique, un aperçu, des premières impressions, mais rien qui donne un sentiment de finalité.

Trop de choses peuvent changer dans les derniers moments, et il vaut mieux attendre que le produit final (celui auquel le grand public a accès) soit disponible avant de se prononcer.

2 – Je ne m’inquièterais pas de l’absence de client courriels
Un des défauts soulevés par les différentes critiques publiées avant le lancement de la tablette (notamment par le respecté Walter Mossberg du Wall Street Journal) est qu’il n’y a aucun logiciel pour lire ses courriels (ni consulter son calendrier) sur la BlackBerry PlayBook, à moins d’accéder au logiciel de courriels de votre téléphone BlackBerry à l’aide d’un «pont».

Plusieurs regrettent donc la codépendance de la tablette avec les téléphones BlackBerry.

Selon RIM, de telles applications qui viendront rompre cette dépendance devraient toutefois être lancées d’ici 60 jours.

À moins que vous n’ayez l’intention de changer votre tablette d’ici deux mois, vous aurez donc accès à ces applications sans problème quand même assez rapidement. D’ici là, vous pouvez quand même accéder à vos courriels par le navigateur Web, ou par votre téléphone intelligent.

Il est dommage que RIM n’offre pas un produit fini au lancement, c’est vrai. Mais pour un produit qu’on achète pour plusieurs années, une faiblesse de deux mois seulement ne devrait pas peser lourd dans la balance.

Et honnêtement, si l’absence d’un client courriel serait grave sur un téléphone, elle l’est beaucoup moins sur une tablette.

3 – La plus belle tablette de 7 pouces
Il y a encore beaucoup trop d’inconnus pour vraiment comparer efficacement les différentes tablettes sur le marché. C’est vrai dans le cas des tablettes Android, mais c’est encore plus vrai dans le cas de la BlackBerry PlayBook.

Une chose est certaine, celle-ci offre une superbe finition matérielle. Sa texture caoutchouteuse est agréable à tenir, elle est mince, légère et elle semble très solide.

Elle est, à mon avis, la tablette de 7 pouces la plus intéressante sur le marché.

Reste maintenant à voir si cette taille vous convient vraiment. Je connais des gens qui ne jurent que par la mobilité, mais pour la plupart des autres, qui utilisent leur tablette sur le sofa du salon, un écran un peu plus grand risque d’être bien plus approprié.

4 – Le problème des applications
Malgré toutes ses bonnes intentions, RIM aura toutefois un problème d’applications tierces pour encore, au moins, plusieurs mois.

À moins d’utiliser sa tablette comme un sous-verre à 500$, ce sont les applications tierces (et le navigateur Web) qui font l’intérêt de ces dernières.

La BlackBerry PlayBook offrira peu d’applications pour encore quelques mois. Premièrement parce que la tablette est encore nouvelle, mais aussi parce que les outils offerts aux développeurs sont encore déficients.

À court terme, la possibilité pour la tablette de rouler des applications Android pourrait régler ce problème cet été, mais cette compatibilité n’est pas encore garantie de bien fonctionner, ni de fonctionner avec beaucoup d’applications.

Je disais plus haut que l’absence de client courriel pour deux mois n’était pas un véritable problème, puisque ce temps était court par rapport à la durée de vie de l’appareil et qu’il était possible de contourner le problème.

Malheureusement, la même chose ne peut pas être affirmée par rapport aux applications tierces, qui représentent pour le moment un gros point d’interrogation.

5 – Comment choisir sa tablette
À cause des nombreux inconnus, il n’est pas évident de choisir une tablette.

Le meilleur moyen de le faire est toutefois, comme c’est toujours le cas en techno, de bien cibler ses besoins.

Si ce sont les jeux qui vous intéressent, l’iPad devrait par exemple être votre tablette de choix (je ne dis pas que la tablette d’Apple ne sert qu’à jouer, mais je dis toutefois qu’aucune autre tablette n’offre pour le moment autant de choix de jeux, et ce n’est pas près de changer).

Pour l’instant, les forces de la BlackBerry PlayBook semblent se situer ailleurs. Son format en est une, et le pont qu’il est possible d’établir avec son téléphone en est une autre, puisque ce dernier permet de conserver votre environnement sécurisé et que la perte de votre tablette ne sera pas la fin du monde si vous êtes du genre à vous promener avec des données importantes.

Évidemment, ce genre d’avantages ne concerne pas tout le monde.

Si je magasinais pour une nouvelle tablette, je commencerais donc par définir quels sont mes besoins.

Ensuite? J’attendrais.

Il y a encore beaucoup trop d’inconnus pour prendre une décision véritablement éclairée, autant par rapport aux tablettes Android, qu’à la BlackBerry PlayBook ou même la HP TouchPad.

À moins que l’argent ne soit pas un problème, ou que vous en ayez vraiment besoin dès maintenant, les tablettes seront encore là dans 3 mois (en fait, il y en aura même d’autres), et beaucoup de questions auront été répondues.

Rien ne sert de courir, qu’il disait…